19 décembre 2015

Baños

Après la côte, nous sommes partis une semaine pour Baños, où j'étais déjà allée (mais je ne vous l'avais sans doute pas raconté vu que j'avais environ 3 mois de retard). Baños, c'est des thermes, des cascades, des montagnes et un volcan, le Tungurahua.

Bon, ce que je vous ai pas dit c'est que quand on est arrivé le volcan était méga actif. Il crachait tellement de cendres que quand on a changé de bus à Ambato, on s'en est pris plein la tronche. L'avantage c'est que Baños étant construit au pied du volcan, la cendre ne tombe pas directement sur le village.


On est allé jusqu'au Pailon del diablo (chaudron du diable), grande cascade qui fiche la frousse de façon inexpliquée.


En se faufilant par un petit tunnel creusé dans la roche, on peut aller jusque derrière la cascade, mais personne n'y reste bien longtemps, tellement on se sent oppressé...


Un peu plus tard on est monté jusqu'à la Casa del Arbol, petite cabane de bois construite dans un arbre, haut perchée sur le volcan.




Aux branches de l'arbre sont accrochées des balançoires qui vous permettent de faire un tour au dessus du vide.


On a eu la chance que le ciel de dégage deux petites minutes et nous laisse apercevoir le cratère du Tungurahua.


À Baños on a aussi pas mal travaillé, parce qu'il y avait trois ordinateurs en libre service dans notre hôtel, ce qui fut fort utile. Et aussi beaucoup mangé.


Maintenant nous sommes à Cuenca, ville que je connaissais déjà, très européenne, et où nous avons moults projets. Et nous avons trouvé un super bon plan : déjà, l'hôtel où nous avons débarqué est super sympa, mais en plus nous y sommes volontaires : contre quelques heures de travail par jour nous sommes logés gratuitement !
Ça fait déjà quelques semaines qu'on est ici, et on pense y rester pour Noël... Mais patience, Cuenca fera l'objet d'un nouvel article.

28 novembre 2015

Portete

Avec Fernando, nos deux amis argentins Sebas et Nacho, et Marta, une espagnole qui était dans le même camping que nous, on est parti en escapade à Portete. Portete, en plus d'être un nom marrant, c'est une île à une bonne demi-heure de marche (et de nage pour les courageux, ou de barque pour les trouillards) de Mompiche. Résumé en images.





En bonus, Benji, notre copain-chien du camping.


21 novembre 2015

Sous les chaussettes, la plage


Après Ambato, c'est à Santo Domingo que nous avons posé nos valises et exposé nos chaussettes. Mais dès la première visite à la feria, Richie nous fait remarquer : "regardez les pieds des filles...". Horreur, malheur, toutes sont en sandales. Le climat est bien plus clément par ici, et les chaussettes se font rares aux pieds des habitants... On n'aura donc pas un succès fou à la foire, mais on assistera à un chouette concert en buvant du canelazo : mélange d'aguardiente (alcool de canne à sucre) et de cannelle servi chaud. Imbuvable pour moi, je l'ai transformé en version froide à grands renforts de glaçons.


Je voulais profiter d'être près de la côte pour aller faire trempette dans le Pacifique, et c'est chose faite. Je suis partie avec Fernando à Mompiche - que je ne connaissais pas - dans un camping à quelques mètres de la plage. Et comme dans tous les campings d'ici on n'a payé presque rien, c'est à dire 2,5$ par nuit et par personne.


Quelques jours après notre arrivée on a retrouvé par hasard nos deux amis argentins, Nacho et Sebastian. On a pris nos habitudes au petit resto Dueña Gloria, 3$ le repas. On y a fait la rencontre de la petite Analia, que je me suis amusée à dessiner.


On a aussi élu domicile à la boulangerie du village qui fait du vrai café, denrée rare.


À suivre : l'expédition sur l'île de Portete. En avant goût, la playa escondida.



5 novembre 2015

Ambato ou les chaussettes à rayures

Tout d'abord j'ai complètement oublié de vous raconter mon accueil à l'aéroport par Bolivar, mon ami de Quito. C'est quand même grand luxe d'arriver et d'être reçue par un ami et sa voiture, qui vous conduisent jusqu'à votre hôtel.


Après avoir posé mon sac on est directement parti boire une Pilsener, parce que j'en rêvais.

Oh et même encore avant ça, j'ai sympathisé dans l'avion avec mon voisin, un jeune homme originaire d'Équateur et qui a vécu à Quito jusqu'à ses 13 ans. Depuis il habite en Espagne, mais se décide maintenant à revenir ici, pour différents projets. On a passé le temps en se racontant nos vies, en partageant des musiques, et en inventant des pauses pipi pour marcher 5 mètres. On était donc tous les deux tous fous d'atterrir enfin à Quito après de longues heures de vol pleines de turbulences...

Mais revenons en à nos moutons. Si vous avez bien suivi, les protagonistes de ce chapitre sont :
Fernando : colombien, sorte de commercial venu en Équateur pour affaires et qui se retrouve embarqué dans notre histoire.
Richard dit Ricardo ou Richie : colombien, journaliste, vendeur de chaussettes à ses heures perdues.
Andrés, dit Andy ou Felipe : colombien, cousin du précédent, vendeur de chaussettes avec ce dernier.

Nous étions donc tranquillement dans notre petit hôtel de Quito quand les deux cousins nous ont lancés sur la piste de la foire d'Ambato. Pour la fête des morts, c'est la fête dans tout le pays, et plus généralement dans tous le continent. Et à Ambato, il y a précisément une très grande fête, où les deux cousins vont aller vendre leurs chaussettes. Leur projet : que nous venions avec eux pour tenir un stand, et vendre des pizzas !

Avec le temps le programme s'est transformé en : vendons tous des chaussettes ! Pour ça, on a besoin d'aide, et Richard a recruté tout plein de monde de l'hôtel de Quito : Nacho et Sébastien, deux argentins, Adriana, une colombienne, et Marlene, une mexicaine. Et c'est ainsi que la petite troupe est partie pour la foire d'Ambato, un sac en plastique rempli de chaussettes sur le dos.


Ambato est une ville sans grand intérêt, quoique beaucoup plus tranquille que Quito, mais bon, on est là pour la feria.


Avant de vendre les chaussettes, on les agraffe par paquets de 3 en envahissant nos lits d'une marée de chaussettes. Ça nous fait parfois de longues nuits à défaire et refaire des paquets et à compter les douzaines.



À la feria il nous a fallu construire pour chaque stand une table plus ou moins stable selon les constructeurs. Avec Fercho on n'était pas peu fier de la nôtre !
Puis c'est la vente, on alpague le chaland à coups de "3 paires pour 5$ !", "chaussette 100% colombienne !". Et ça se vend bien cette affaire... Dans un moment de creux avec Fernando on s'est inventé un petit sketch : je me mets à parler en français (ce qui est très drôle parce que je peux dire a absolument n'importe quoi). Les gens se mettent à me regarder avec des yeux ronds, et à ce moment-là Fernando leur explique en espagnol : "elle veut dire que ce sont des chaussettes à 5$ pour 3 paires", etc. Rien de tel pour capter l'attention du passant.



Au final, moins tous nos frais et moins un pourcentage pour Richie, on a obtenu un bénéfice de plus de 300$ à deux !
Pour fêter ça je me suis enfin acheté un chapeau (3$) et j'ai mangé... Beaucoup. Des empañadas au fromage, des fraises au chocolat, des "huevos chilenos" (sorte de beignet sucré), des salades de fruits, et même des nougats équatoriens. Le dernier jour j'ai enfin trouvé des platanos asados (banane sur un barbecue) avec du fromage, un régal.


Le programme de la semaine à venir est toujours Ambato, car il y a le week end prochain une autre foire, dans la rue cette fois, dans un petit village à côté de la ville.

29 octobre 2015

L'auberge espagnole

Je suis plus ou moins depuis le début à l'hôtel New Bask de Quito, un des moins cher de la ville (dortoir à 5$, qui dit mieux ?) qui s'est transformé en véritable auberge espagnole. Plusieurs d'entre nous étant là depuis un moment, l'hostal est plus proche d'un début de colocation.


J'y ai rencontré Fernando, un Colombien qui comme moi travaille grâce à la magie d'Internet, et qui m'a emmenée manger mes premiers patacones, ô met précieux tant désiré.



Deux autres de ses compatriotes, Felipe et Ricardo, rencontrés eux aussi à l'hôtel, sont deux cousins qui n'en finissent pas de nous faire marrer.
Tout à commencer avec un concours improvisé de cuisine entre Felipe (qui est chef) et une Mexicaine : on mange donc comme des rois depuis une semaine et j'envisage de faire le double de mon poids d'ici un mois. Ils cuisinent tout ce que j'adore, mais tout ce que j'adore est FRIT. Le top du top étant les bananes frites = patacones. Et puis les avocats à toutes les sauces. Enfin bref, que des trucs light.



Bon, les photos sont un peu sales, elles sont prises au portable... Les petites galettes jaunes sont des arepas, des espèces de petites galettes à la farine de maïs, à se taper le cul par terre.

Je suis passée par Mindo, mais j'ai malheureusement perdu les photos : je les avais mise sur l'ordi de Fernando, mais il vient de se le faire voler. Ça m'apprendra à me trimballer un disque dur externe pour pas m'en servir... Je vous laisse m'imaginer sur la terrasse d'une cabaña en train de siroter une noix de coco fraîche.

L'épisode numéro 2 s'appellera : Ambato et les chaussettes. Je vous laisse avec la tête de Ricardo, fort content de boire enfin un café colombien (à Ambato, justement).


16 octobre 2015

Résumé accéléré

Bon, je vous dois un bref résumé de ce que je n'ai jamais écrit...

J'avais abandonné le récit à mon passage de la frontière Argentine/Chili.

Quelques jours après avoir passé la frontière, je me suis rendue compte que j'avais perdu mon passeport (le plus probable étant dans le bus qui roulait de nuit, car la poche où je l'avais rangé avait tendance à s'ouvrir toute seule). J'ai donc lancé le processus pour en faire un nouveau à Santiago.
Puis on est parti pour Pucon, petit village plein de châlets, au pied d'un volcan. Avant d'arriver là-bas j'ai eu la bonne idée d'oublier ma carte bleue dans un distributeur (car là-bas on ne vous donne pas l'argent en dernier, mais la carte...). On est donc restés un moment bloqués à Pucon pendant que je faisais des pieds et des mains pour faire comprendre à la banque que ça serait vraiment sympa s'ils pouvaient ouvrir ce distributeur et récupérer ma carte. Échec : c'est une société de sécurité qui gère ça, pas la banque, ils n'y pouvaient rien. Je vais donc devoir attendre que ma banque m'envoie une nouvelle carte.
À Pucon on retrouve Fabrice et Kati, et on se fait 2 copains au camping, un couple de chilien fort sympa avec qui on ne fait que manger (puisque chacun son tour invite les autres).
À part cette heureuse rencontre on est donc au sommet d'un karma de merde (enfin ça c'est se qu'on croyait), mais comme le veut la loi de Murphy, un ennui n'arrive jamais seul. Alors qu'il croquait tranquillement un bout de poulet Cristian se pète littéralement une molaire. Je pars en quête de la dent qui a volé par terre et la retrouve sous un meuble de la cuisine (au cas où la chose serait recolable par je ne sais quel procédé de dentiste).
Bref, il repart pour l'Équateur se faire dévitaliser ça, et moi je me promène encore une quinzaine de jours au Chili en attendant mon passeport, mais pas trop non plus car je n'ai qu'un mois de visa au Chili...
Je vais d'abord à Puerto Montt qui est très moche et pas très tranquille. J'y rencontre cela dit Maca, une chouette chilienne dans mon "hôtel" (qui était plutôt une chambre chez des gens). Fabrice et Kati sont un poil plus au nord, à Puerto Varas, et me disent que c'est fort joli. Je file donc les rejoindre.
Nouvelle jolie rencontre : Mélody, une instit française qui bénéficie d'un 80% annualisé et en profite pour faire le tour de la Patagonie. L'hôtel est tellement agréable que c'est un peu la pause pour tout le monde, on passe beaucoup de temps dans le dortoir ou à boire des bières en racontant nos vies.
Quelques balades plus tard je pars pour Chiloé (et pendant la traversée on peut admirer dauphins et lions de mer, la classe !).
J'ai plus les noms des villages en tête, ni mon carnet sous la main mais c'est une île fort mignonne.
J'y ai retrouvé un garçon qui était dans notre hôtel de Puerto Varas. Andreas est allemand, webdisgner en voyage. On part en balade, et ça je peux vous le montrer car il a mis quelques photos en ligne.





Puis je pars sur la côte ouest de l'île, plus sauvage, plus perdue, où on peut visiter un parc national dont j'ai également oublié le nom, en tous cas le village s'appelle Cucao.
Je rencontre Roberto, qui vient de Santiago et qui est photographe.
Puis c'est le retour à Santiago. J'y reste le temps de récupérer mon passeport, de boire une bière avec Roberto qui, lui aussi, est rentré à la capitale, puis je file avant que mon visa n'expire et me voilà de retour à Quito.
À Mindo je vis dans une petite maison bleue qui n'est adossée à aucune colline, j'apprécie de me poser enfin car l'itinérance use au bout de quelques mois.
Cristian connait absolument toutes les plantes, se balader avec lui est passionnant. D'autant que la nature est hyper dense : comme m'a dit un français rencontré à Mindo : on dirait le décor de jurassic park. On cueille des champignons, je bois enfin du Kombucha (oui Marie), on boit de l'eau dans les bambous, on croule sous les citrons et les oranges, je goûte au palmito et à la pizza aux orties... Et le top du top : les noix de coco fraîches quand on veut. Sinon je me goinfre de pizzas, de patacones et d'hamburgers végétariens, le tout plein d'huile à l'ail, le gras c'est la vie.
Je ferai un petit passage par Baños, l'incontournable place to be Équatorienne. Je passerai aussi par Otavalo, l'énorme marché d'artisanat au nord de Quito, pour les petites emplettes d'avant départ.
Puis, le moins rigolo : le retour en France. À l'aéroport on m'informe que j'ai dépassé mon temps de séjour autorisé, mais on m'embête pas trop, peut être parce que je chiale comme un bébé (si bien que la douanière voisine de celui qui s'occupe de moi vient me voir pour me demander ce qu'il m'arrive).

Voilaaa c'était le résumé indigeste de 4 mois de voyage.

10 mai 2015

Interlude #2

Cette fois-ci offrons-nous un interlude en musique, avec mes découvertes locales.


Jarabe de Palo



Gondwana



Un monument latino americain, Soda Stereo



Une petite Cumbia



Los Enanitos Verdes



El Tri



Mana



Calle 13



Et puis je vais m'arrêter là parce que ça va durer longtemps sinon.


6 mai 2015

Argentine, suite et fin

Après la Rioja, nous arrivons à Mendoza. Bon, entre les deux on vit un petit interlude sympathique. Oh allez non je vous raconte carrément deux interludes. 

Cristian va donc dollars en poche. Il décide d'en changer un peu à la fameuse Rioja où il n'y a rien à faire. Il demande au premier venu qui lui conseille d'aller demander à un des casinos (car y a tellement rien à faire à la Rioja qu'il y a deux casinos rien que sur la place centrale, pour passer le temps en dépensant ses sous) car eux changent les dollars. Le premier refuse, et le second... Appelle tout simplement la police pour un contrôle d'identité et tout le blabla. (Je vous ai expliqué, l'entrée des dollars est très contrôlée en Argentine, du coup ça devait paraitre louche, ou le type était mal luné, ou...) Bref, ça c'était pour vous dire à quel point décidément on A-DO-RAIT La Rioja. On n'a donc pas changé les fameux dollars, et en plus on est énervé.

On décide donc de ne pas s'y éterniser plus que ça, et de filer pour Mendoza. Mais comme je vous l'ai déjà expliqué aussi, le bus est fort cher en Argentine, alors (malgré notre dernière expérience) on se dit qu'on va faire du stop. Pour ça, on prend un bus qui nous emmène jusqu'à un village pas trop loin... Et on y passera la journée le pouce tendu, en vain. À la tombée de la nuit, on se garde un plan "plantage de tente dans le jardin d'une madame" sous le coude, avant que les habitants nous conseillent gentiment de pas rester là à la nuit, que ça craint un peu. On se rapatrie donc au terminal de bus où on tente d'alpaguer directement les camioneurs qui s'arrêtent pour manger. Malheureusement la majorité va directement en direction de l'est, jusqu'à Buenos Aires... On hésite un peu à s'embarquer directement pour la capitale. Notre souci étant qu'on n'a pas un sou en poche : on n'a pas changé de dollars, et j'ai voulu retirer le matin avant de partir mais l'unique distributeur acceptant ma carte ne fonctionnait pas. Avec l'argent qu'on a sur nous on peut ou se payer le retour à la Rioja, ou aller jusqu'au prochain village. Problème de la 2e option : il n'y aurait là-bas qu'un distributeur, et s'il fonctionne avec le système "Link" (système avec lequel ma carte ne marche pas) on est foutu. Au bout du rouleau à l'idée de devoir retourner à la Rioja je décide de renoncer à penser et remets mon sort entre les mains de Cristian, qui décide qu'il est quand même bien plus sage de retourner sur nos pas et de passer une nouvelle nuit à la fucking Rioja... Le lendemain on monte dans un bus qui nous emmène directement à Mendoza. OUF.


Mendoza où nous attendent... D'autres déboires. Impossible de trouver un hôtel à un prix décent. Même pas la peine de regarder les indications des guides, les prix ont tout simplement triplé. Et nous sommes en haute saison, un peu comme si on débarquait au Cap d'Agde en plein mois d'août (je vous l'ai déjà faite celle-là non ?) et tout est plein. On finit par aller dans le "moins pire" et j'en profite pour prendre des nouvelles de Fabrice et Kati qui nous répondent... Qu'ils sont eux aussi à Mendoza ! Ils me donnent l'astuce pour un hôtel moins cher : les sites de réservation en ligne font des promotions. On se retrouve donc dans le même hôtel car eux ont dû déménager du leur, infesté de puces de lit ! Hôtel de backpackers avec petits dortoirs de 4 personnes, chaque chambre ayant une petite cour, une piscine, un petit déjeuner de luxe, une grande cuisine bien pratique... On y est tellement posé qu'on y reste un moment.


Bon c'est une ville, et qui plus est argentine donc très à l'européenne, alors j'ai pas pris 1000 photos. Regardez-moi cette rue, on dirait un boulevard parisien. Mais la ville est bien agréable, la place principale aussi, avec toujours un petit marché d'artisanat et des concerts plus ou moins improvisés, tous les soirs ou presque. On y dégote enfin un diabolo comme on cherchait depuis longtemps, mais Cristian qui pensait pouvoir m'apprendre à maîtriser l'engin en une journée déchante vite. De retour à l'hôtel, Fabrice aussi s'y met (faisant découvrir à Kati un de ses talents cachés qu'elle n'avait pas encore découvert) !

Mais avec tout ça le temps passe, et les dollars s'envolent. Les types qui changent les dollars en pesos argentins commencent à nous irriter avec leurs "cambio, cambio" parce qu'on se rend compte de tout l'argent qu'on perd. Alors on a cette idée géniale de se dire qu'on est quand même vachement près du Chili et qu'on pourrait peut être aller jusqu'à Santiago, et revenir en Argentine dollar en poche.
Je suis pas bonne en maths, mais je vous fais la démonstration. 

600€ représentaient à ce moment là plus ou moins 6000 pesos argentins. Voilà le change que j'obtiendrais au distributeur.
Mais si je changeais ces euros en dollars j'obtenais à ce moment là 680$. Et en changeant ces dollars au blue market (cours informel) j'obtenais 9112 pesos argentins, soit une différence (c'est-à-dire un bénéfice) de 3112 pesos argentins (un peu plus que 300€) !
Du coup je peux vous dire que mettre sa carte dans un distributeur en sachant tout cet argent perdu, ça fait mal à son petit cœur.

Alors voilà, une nuit on s'embarque pour Santiago du Chili !



17 avril 2015

Interlude : choses saugrenues

J'ai aperçu la "femme-singe" locale, en Équateur (depuis le bus, elle dans la rue, mais bon). Plein de pwals donc.
"Dis donc il était vachement poilu le mec là.
- Ah tu l'as vue ?! C'est la mujer-mono (femme singe) ! Elle est hyper connue !"
Bon j'ai cherché, apparemment mondialement y en a une qui lui vole la vedette, c'est pas juste.

Les indigènes portent toujours des chapeaux. De jolis chapeaux. Mais du coup quand il pleut, au lieu d'utiliser un parapluie, de retirer le chapeau ou d'avoir un deuxième chapeau waterproof, elles le couvrent avec un sac plastique. C'est tout de suite moins classe.

Deux dichos (dictons) qu'on entend tout le temps :
"Todo posible, nada seguro."
(Tout est possible, rien n'est sûr.)
"À la cama y en la mesa, no verguenza."
(À table et au lit, il n'y a pas de honte à avoir.)
- Oui, ils sont très portés blagues grivoises, même quand vous les connaissez pas. D'ailleurs en parlant de ça...

Un jour on a trouvé un fruit étrange et inconnu qui nous faisait penser à des... Enfin on dirait que ce sont des poils de... Enfin bref.


Et un jour on a trouvé le pendant femelle, sur un arbre.


Au tout début, à Quito, je vais à une soirée pour Halloween et je tombe par hasard sur un ami que je savais seulement à Quito. Quelques jours plus tard je rencontre comme ça, dans la rue, une fille de Lyon que je savais seulement en Amérique latine ! Le monde doit pas être si grand.

Au Chili, à Pucon, j'ai retrouvé la bouée de mon enfance.



10 avril 2015

Haciendo dedo

Ici commence l'épisode "tenter de faire du stop en Argentine". Plus récemment j'ai essayé ça sur l'île de Chiloé où tout le monde le fait et où on n'a pas vraiment le choix si on veut aller quelque part comme les bus ne sont pas foule, et ça fonctionnait très bien. Mais alors en Argentine...

De Cafayate on est parti en bus jusqu'à Santa Maria, un peu au pif donc. Il y avait deux routes pour aller au sud, et on n'a peut être pas fait le choix le plus judicieux mais quand on demande l'avis des gens sur place tous vous disent que leur propre bled est le plus joli et le meilleur endroit du monde, pas facile de se faire un avis. Du coup on a plutôt fait en fonction des horaires du bus.
On débarque donc à Santa Maria en commençant par gambader au moins 12 quadras pour aller du terminal de bus jusqu'au camping (un quadra c'est un peu ce qu'on appelle un pâté de maisons - oui je sais on lit ça seulement dans les romans 8-10 ans - mais comme ici la plupart des villes datent de l'époque coloniale elles ont été construites avec des rues bien perpendiculaires, on peut donc compter les quadras et les indications de directions se donnent en nombre de quadras. En général faut souvent multiplier par deux le chiffre qu'on vous annonce, si c'est pas trois).


On atterrit finalement au camping, qui est ma foi bien tranquille, pas cher, et où on ne fait à peu près... Rien pendant 2 jours, à part faire du feu pour cuisiner des trucs, boire le maté ou l'apéro avec les voisins, ou profiter de la piscine (une seule fois la piscine, parce que faut pas déconner, elle est payante).




Le dernier jour on est réveillé par des cris de gosses et des chansons pour enfants, j'ai l'impression d'être un jour de congé en colo, mais qu'est ce que c'est que ce bordel ? Et en effet quand on pointe le nez hors de la tente on découvre une espèce de convention de colos, je ne sais combien de groupes d'enfants réunis avec leurs animateurs autour de la piscine, maire et caméras de télévision inclus. Un peu dur le réveil.

Ce jour là nous mettons les voiles, et décidons de le faire... En stop. Bon déjà faut marcher encore plus loin que le terminal de bus, alors ça commence par beaucoup de sueur. Quand enfin on arrive sur la fameuse route n°... Je ne me souviens plus. (Oui, en Argentine les routes ont des numéros). On se positionne pile en face d'une maison dont la maîtresse tient un petit stand avec ses produits : vin, alfajoles, autres pâtisseries dont je ne connais pas le nom. Je lui achète une bouteille, et comme ils sont en train de manger, Cristian lui demande si elle ne peut pas nous vendre une assiette (sur la route un seul magasin, et après avoir demandé ils nous ont dit être seulement une boulangerie). Elle nous offre une assiette, et un peu plus tard des pêches de son jardin. Mais pendant ce temps, les gens de la boulangerie nous appellent et nous offrent eux aussi une assiette de ce qu'ils sont en train de manger ! Tant de buena onda nous met de bonne humeur, et un vieux monsieur s'arrête enfin et nous dépose au bled suivant. Puis une nonne, jusqu'à un nouveau village, Punta de Ballasto, d'où on n'arrivera jamais à repartir en stop. Un autre groupe d'autostoppeurs est là depuis le matin... On se met donc en quête d'un jardin où planter notre tente, et on atterrit dans une famille avec plein de bebêtes et cette petite fille qui ne me lâche pas la patte mais qui est bien mignonne, même si je comprends pas tout ce qu'elle me raconte.



On fait à manger pour eux, on ouvre la bouteille achetée dans l'après-midi et on dîne tous ensemble, ce qui est fort sympa ! Le lendemain on reprend le stop... euh le bus (bah oui parce que toujours personne ne nous prend en stop, ni le groupe de la veille).


 Notre souci c'est qu'on est sans le sou : pas de distributeur pour ma carte, et Cristian a des dollars en poche, mais il faut pouvoir les changer. On promet au chauffeur de payer à l'arrivée, ce qu'il accepte en gardant nos valises en otage. Problème à la dite arrivée : ma carte bleue ne fonctionne pas dans l'unique distributeur du village. Il y aurait, nous dit-on, quelques magasins qui changent les dollars en pesos argentins, mais on est en plein après-midi, et tout est fermé (souvenez-vous : la chaleur, les horaires argentins, etc). On ère donc à la recherche de quelqu'un qui acceptera nos dollars, au désespoir. Cristian me sort une vacherie, je tente donc de lui botter l'arrière-train quand ma sandale explose littéralement : fou rire de sa part pour toute la soirée. Il lui suffira de repenser à la chose pour exploser de rire à nouveau des heures plus tard.


 Je retourne au terminal de bus en traînant la patte, et invente une réparation de fortune avec un anneau de porte-clé.


Finalement on changera les dollars dans un super marché qui nous les prendra au taux officiel, ce qui nous a donné envie de pleurer toutes les larmes de notre corps. Oui parce que l'intérêt de transporter des dollars en Argentine, c'est le blue market : impossible d'en retirer là-bas, du coup ils s'achètent à un taux beaucoup plus élevé que le taux de change officiel, ce qui vous permet de gagner des sous si vous ne faites pas comme moi et que vous venez avec une bonne liasse de billets verts.

À l'Office du tourisme on nous apprend que le camping municipal est gratuit ! Et à mille quadras encore une fois. Bon, le camping s'avère être le vélodrome du village (Belén je crois), on a des sanitaires (parfois fermés la nuit) mais pas de douche, on fait ça au robinet dehors !





L'après-midi on ne sait pas quoi faire de nous tellement la chaleur est insupportable. Quand on quitte l'ombre deux secondes on se liquéfie littéralement, alors notre passe-temps favoris est d'aller boire quand la terrasse est à l'ombre une bouteille de coca avec 3 tonnes de glaçons.

Le matin du départ une course de vélo se prépare et on remballe au milieu des cyclistes, ça doit être la malédiction de la levée de camp. L'animateur m'interpelle, me demande d'où je viens, etc...
On finit par arriver jusqu'à la route et lever le pouce en l'air.
On nous dépose à... Londres ?!


On voudrait aller jusqu'à la Rioja. Un couple d'Argentins nous emmène un bon bout de chemin. Sous la chaleur torride on traverse des paysages désertiques sur des routes qui n'en finissent plus. Heureusement, on nous hydrate à grands coups de maté. On pensait être au maximum de la chaleur, mais quand nos amis s'arrêtent pour acheter des olives à un producteur qu'ils connaissent, on s'aperçoit que dehors c'est un FOUR, et qu'en comparaison la voiture est drôlement fraîche.


Au moment où nos chemins se séparent, ils nous abandonnent sur la route à une station de contrôle de camions, pour qu'on ne soit pas perdus au milieu de nulle part. Et à ce moment là, l'enfer commence.


Il y a peu de circulation, les voitures passent à toute allure et personne ne s'arrête. Heureusement, il y a un robinet et on se trempe toutes les deux minutes de la tête aux pieds pour supporter la chaleur (on est évidemment sec dans la minute qui suit). On ne sait pas si l'eau est potable, mais à ce moment là on s'en fiche pas mal ! L'avenir nous dira qu'on ne mourra pas intoxiqués et qu'on ne fera pas caca mou. (Malgré les olives au roquefort mangées à température ambiante... Caliente.)

En fin d'après-midi un être humain sort de la cabane et nous offre une bouteille d'eau glacée. Il était temps de réagir Michel, mais enfin ça fait du bien.
Quand le soir se met à tomber on commence à marcher les quelques kilomètres qui nous séparent du prochain village. Arrivé là-bas, on commence par s'offrir un coca froid avec plein de glace, et on nous apprend que passe dans une demie heure un bus pour la Rioja, qu'on prend.

Ce qu'on savait pas c'est que la Rioja c'est moche, y a rien à y faire, et surtout il y fait une chaleur insupportable, pire que tout ce qu'on a eu jusque là, sans air, l'enfer. La nuit est à peine plus respirable.

Si on avait sû, on aurait accepté la proposition d'un camion qui s'était arrêté et qui allait à Mendoza directement...