31 janvier 2015

Cocorico

À partir de La Paz, on fait un détour par Tiwanaku, sur la base d'un défi lancé par un ami après le Machu Picchu. Conflit sur les dates, et du coup sur les prouesses de cette civilisation... Toujours est-il qu'on ne profite pas beaucoup du lieu : c'est une plaine en altitude désespérément plate où le soleil frappe comme un fou et où on ne rencontre pas un millimètre d'ombre. 


Ajoutez à cela que l'altitude rend fainéant du moindre pas et vous nous imaginerez arpenter les sentiers des ruines au ralenti. Quels fifous de s'être installés ici ces Tiwanakus. 
On y trouve des portes


Des visages par centaines


Et des playmobils.


De la Paz également on fait un aller-retour à Coroico dont on nous a vanté les mérites, pour passer Noël. Coroico, c'est le village auquel on accédait avant par la fameuse route de la mort, qui s'éloigne des hauteurs de la capitale pour descendre dans la jungle. Heureusement pour le petit cœur de mes parents, cette route est maintenant plus touristique qu'autre chose (pour des descentes en VTT notamment) et nous n'avons pas eu à l'emprunter, car elle est remplacée par une toute neuve (un peu folklorique quand même, sinon c'est pas drôle, mais disons que sur celle là on peut se croiser).
Cristian, censé nous rejoindre pour Noël, est fort à la bourre après quelques péripéties de son côté, et c'est seulement à 19h que je vois son minibus débarquer sur la place du village. Le temps se gâtant, il a mis 7h au lieu de 2h30 pour nous (je ne me souviens plus des heures exactes, mais c'était un écart aussi impressionnant que ça). Nous voilà une petite famille réunie pour Noël, avec les deux filles de notre hôtel, deux autres pensionnaires, un français rencontré sur la place du village et...


 Le Père Noël bien sûr !
(Celui-là il est pour toi Nadège, je crois qu'on a trouvé mieux qu'un Père Noël en short !)

Bon et puis on a fait un tour dans la piscine, parce que c'est normal c'est le 25 décembre.


On a fait des trucs avec des frites.



Et avec des bouées aussi.


Et puis on est parti en expédition pour les fameuses cascades de Coroico dont tout le monde nous a parlé sur la route. Même un monsieur rencontré à la Paz (fort aimable qui nous a invité au resto pour pratiquer un peu son français) nous avait dit "oh non Coroico j'aime pas trop le village... MAIS LES CASCADES PAR CONTRE". J'avais donc en tête les cascades de Mindo, un coin perdu dans la jungle où on allait pouvoir tremper nos arrières trains dans l'eau glacée et limpide après 2h de marche sous le soleil et dans la poussière...


 Mais on arrive à une mini cascade au bord de la route où les femmes lave leur linge, les hommes leur voiture, et où la moitié du village s'entasse. Grosse déception.


Heureusement, le matin du départ le paysage envoie du pâté et... et Marine joue avec des bebetes.



26 janvier 2015

Foutez nous la paix

La paix - La Paz, super jeu de mots...

Le lendemain de notre retour de la Isla del Sol, nous filons dans un collectivo pour la Paz. Ce transport à lui seul est toute une aventure ! Tout avait bien commencé quand au bout d'un moment le minibus s'arrête dans un petit village. Rien de surprenant à ça, les arrêts sont courants aux heures des repas et en général tout le monde descend pour manger un bout. Timing parfait, j'ai besoin des baños pour une pause pipi. Je demande quand même au chauffeur : "Vous nous attendez einh ?", ce à quoi il répond : "Oui, oui, en face". Marine cependant flaire l'arnaque et regarde le bus s'éloigner : 
"Fanny... le bus s'en va en bateau là.
- Mais non t'inquiète.
- Si vraiment le bus traverse la rivière avec nos sacs à dos sur le toit !
- Ça doit être normal, peut-être qu'il font un ravitaillement de je sais pas quoi de l'autre côté... De toutes façons quasi tout le monde est descendu."
Et nous voilà parties pour les toilettes. Au retour, pas moyen de croiser une tête connue sur la place du village, et pas trace du minibus. Et pourtant, les housses de nos sacs à dos sont jaunes fluo et trônent sur le toit du véhicule. À ce moment là on se dit qu'à aucun moment on a pensé à noter la plaque d'immatriculation du minibus et qu'on ignore le nom de notre chauffeur (AU CAS OÙ ils se soient barrés avec toutes nos affaires, pour les retrouver quelque part en Bolivie...). On sort nos tickets pour connaitre le nom de la compagnie, mais rien du tout, ces tickets sont seulement un petit papier de couleur avec quasi rien d'écrit dessus, en tous cas rien qui pourrait nous aider. À bien y réfléchir, on n'est même pas très sûres de la couleur du minibus... Blanc ? Comme tous les minibus...
On finit par aller se renseigner, et on nous explique que les passagers doivent eux aussi traverser la rivière (qui est d'ailleurs sans doute un bras du Titicaca) séparément de leur véhicule. On achète un ticket chacune et on file vers le lieu d'embarcation. Le monsieur qui est là nous explique que les passagers de notre bus ont déjà traversé, que maintenant il faut qu'on attende qu'une barque revienne de l'autre côté... En guettant ladite embarcation qui approche lentement, on essaie de distinguer le jaune fluo de nos sacs sur l'autre rive, mais rien du tout...
On finit par monter dans une vieille barcounette (petite barque) au moteur franchement aléatoire, et même s'il y a autant de vagues dans ce bras du Titicaca que dans l'étang Fouché, on est secoué comme en pleine mer. La traversée se fait aussi rapidement que pour aller à l'Isla del Sol, c'est dire si on a le temps d'imaginer cent fois nos valises partir sans nous jusqu'à La Paz...
Arrivé sur l'autre rive, dans l'angle opposé de la place les passagers du bus nous font de grands signes, et le conducteur nous braille dessus. Karma touriste +5000.

La Paz en bref :

Des collines et des téléphériques


Des combats de cholitas (catch avec des femmes à nattes)


Bon, de cet épisode je pourrais vous parler des heures, mais puisque c'est vieux comme la période de Noël j'essaie de faire bref... : le combat avec la dame de l'accueil parce qu'on paie un prix spécial touriste, la rencontre avec une famille, le lançage de peaux de mangue et de bombes à eaux avec le sosie de Doc Gyneco, le sosie de Kad Merad version catcheur aux cheveux longs, Bob l'éponge qui fait du catch, une tête de bestiole morte non identifiée...

Une ambiance de Noël et des Panettones


Des galipettes


Des ruelles jolies


Bilan des courses : la Paz est la première grande ville latino américaine que j'aime beaucoup, si on fait exception de Cuenca, en Équateur !

15 janvier 2015

La prolifération des mouches autour du lac Titicaca (2/2)

Copacabana c'est pas très joli, et le climat est toujours aussi frisquet dans le coin. Mais c'est pas si grave, comme pour tous ceux qui passent par là, Copacabana n'est qu'une étape pour la Isla del Sol. On embarque en début d'après-midi pour le côté sud (si je dis pas de bêtises). C'est pas si loin mais la traversée est longue car les bateaux ne sont équipés que d'un petit moteur de barque. Il faut alors choisir entre vomir en bas et a l'abri ou se les geler en haut la gueule au vent. 


On rencontre un lama (ou un alpaga j'en sais trop rien) et on se dit que ces bêtes là, ça a vraiment l'air con quand même.
On y croise aussi deux Robertas. Faut que je vous explique le concept des Robert. Le Robert est un voyageur que l'on rencontre plus fréquemment quand on voyage avec Marine - mais ça je sais pas pourquoi - et qui voyage de façon étrange, qui parfois et très collant ou qui vous sort des énormités. Le Robert peut imprimer toutes les pages wikitravel des villes qu'il va croiser, porter une poêle dans son sac à dos parce que celles laissées à disposition dans les hostals ne sont pas à son goût, ou vous sortir de but en blanc que les noirs, il aime pas ça et qu'ayant vécu dans les caraïbes, il sait ce qu'il dit. Bref, ces Robertas françaises voyageaient avec une énorme valise à roulettes, et quand elles ont dû débarquer sur l'île avec leur attirail, ça nous a bien fait marrer.
Arrivées sur l'île et après un petit pique nique, on entreprend la grimpette jusqu'à un hostal, et les marches avec l'altitude et les sacs, c'est pas une mince affaire. À ce moment là, on pense encore plus à nos Robertas.
De l'hostal on a une superbe vue sur le lac, et on se posera juste pour se reposer, écrire, dessiner un peu et faire des photos sans s'aventurer plus loin avant l'heure du dîner.


Au petit matin le lever de soleil sur le lac est magnifique et la lumière perce très lentement. Grâce aux dieux de l'envie de faire pipi j'en vois le début et grâce à l'alarme de son réveil, Marine en voit la fin. La photo, c'est un coucher je crois.

On se lance dans l'expédition : traversée de l'île pour attraper un bateau qui nous ramènera à Copacabana. Il n'y a pas 50000 options : sortis du village, il n'y a quasi qu'un chemin, et c'est une route "à péage". Encore une fois, on galère un peu dans toutes les parties plus ou moins inclinées, car avec l'altitude on souffle comme des boeufs. Cela dit, ça n'empêche pas Marine de faire quelques galipettes.


On n'a pas tant trainé la patte que ça mais il commence à se faire tard et ça devient un peu juste pour notre bateau de retour. Carte et GPS en main, on décide de couper à travers champs pour rejoindre le port à temps. Manque de chance, les GPS ne vous préviennent pas qu'il va y avoir une falaise... !
Nous ne descendons pas en rappel mais sommes forcées à un petit détour qui nous permettra quand même de choper notre bateau à l'heure (il sera même en retard, le bougre).


Petite note d'actualité : Marine m'a déjà quittée, et je suis actuellement à Salta, en Argentine, en même temps que le Dakar !

2 janvier 2015

La prolifération des mouches autour du lac Titicaca (1/2)

Après un second bref passage à Cuzco le temps d'une nuit (qui nous permettra d'oublier nos précieuses serviettes microfibres dans l'hôtel... - nous n'en trouverons une nouvelle qu'à La Paz et pour quatre fois le prix français environ) nous prenons la route pour Puno, sur les rives du lac Titicaca. À peine arrivées dans la ville après une nouvelle nuit de l'horreur passée dans un bus, nous nous engouffrons dans un collectivo qui nous dépose quelques heures plus tard à Llachon, petit village de la péninsule Capachica, toujours du côté péruvien.
Pas de chance à ce moment là, il pleut, il fait froid, et avec l'altitude et le voyage nocturne nous sommes absolument crevées. Nous débarquons dans un petit village aux rues boueuses qui nous paraît de prime abord un peu hostile... On échoue dans le premier hostal venu en descendant en direction du lac. L'altitude fatigue, on est congelé mais les chambres ne sont pas très chaudes et la douche n'a pas d'eau. On négocie quand même un petit déjeuner même s'il est normalement un peu tard, et on nous sert du thé, du riz et des œufs. 


Heureusement, le ciel nuageux rend le lac magnifique car les nuages paraissent très bas et se reflètent dans l'eau... Nous rêvions d'un service de laverie pour notre linge, il faudra faire cela à la main ! Tout comme la douche, ça l'eau étant tellement gelée, nous décidons de la faire chauffer au soleil dans des sacs plastiques pour pouvoir chacune nous laver la tête ! On doit les faire rire, ou les enfants qui passent ont fait les rapporteurs, toujours est-il qu'on nous prend en pitié et qu'on nous propose des bassines pour laver notre linge. La grand-mère de la famille tente de nous expliquer quelque chose, mais nous parle en Quechua comme si c'était notre langue maternelle et nous n'y comprenons absolument rien. Elle finit en tous cas par nous apporter deux nouveaux seaux d'eau mais nous ne savons pas vraiment ce qu'elle voudrait qu'on en fasse. Le soir, on mangera un de nos meilleur dîner bolivien, en regrettant tout de même de manger toutes seules dans une grande salle plutôt qu'avec le reste de la famille. Les gens ne discutent pas beaucoup, nous fuient un peu, et nous surveillent discrètement depuis la cuisine pour débarrasser la table dès notre assiette vidée. Dommage.


Nous repartons le lendemain pour Puno, en quête d'une précieuse serviette microfibre que nous ne trouverons point. Nouveau rebondissement, quand nous arrivons au terminal de bus pour traverser la frontière bolivienne, le bus que nous avions réservé ne part finalement pas, faute de passagers. Nous ne sommes que trois, nous deux et un québécois avec qui nous ferons le voyage jusqu'à Copacabana en collectivo.
Une frontière plus tard, il fait toujours aussi peu chaud à Copacabana, et les soirées sont l'occasion de véritables tempêtes de grêles qui un soir couperont l'électricité de tout le village, nous donnant l'occasion d'un petit dîner aux chandelles pour terminer notre pizza.
Nous embarquons le lendemain pour la Isla del Sol, mais je réserve ce récit pour plus tard, car nous sommes en ce moment à Tupiza, et il est temps pour nous de réserver un tour pour visiter le salar d'Uyuni !